L’association Initiatives Locales Guinée intervient dans la préfecture de Gaoual où elle a sa représentation locale.

Présentation de la Commune de Gaoual

Gaoual est le chef-lieu de la Commune et de la préfecture du même nom. Trois versions sont soutenues en ce qui concerne  l’origine du terme Gaoual. Rappelons qu’en 1917 le chef-lieu du cercle de Koumbia est transféré à Gaoual. Lalande est administrateur du 22 janvier 1917 au 25 juillet 1918.

Sur l’origine du mot Gaoual les uns soutiennent pour l’élévation des murs du bureau du poste, puisque le ciment n’existait pas, les coquillages des moules collées aux pierres des lits des fleuves étaient collectées et incinéré dans un fossé creusé pour la circonstance.

L’administrateur Lalande demande un jour aux notables avec lesquelles il était à l’incinération des coquillages, comment on appelle le fossé en poular? Ils disent « ko gawol » et quand le fossé est grand ? «Rétorque –t- il. Modi Saran Koullé dit « ko gawal ».

C’est ainsi que le fossé d’incinération des coquillages et le cercle prennent le nom Gaoual.

Pour le vieux Sadjouma Timéré Camara, Père de Mamadu Toro Camara il retient de ses informateurs que le Gawol Kaagni se trouve en amont du confluent et servait de gué pour le passage.

Les peulh et Djallonké qui habitaient Dalaba jadis florissante située entre le camp militaire, Missira et Mandekki se rendant de l’autre côté du fleuve disaient  «  Mi no rewoydé ka Gawal » qui donna nom au poste.

Un troisième groupe retient que « Gaoual qui signifie lance » (sorte de grande flèche emmanchée à un bâton de longue forme) est le souvenir d’une grande bataille ayant opposée peulh musulmans du Foutah et autochtones fétichistes. A cette bataille qui a lieu en haut de l’embouchure et où les autochtones fétichistes sont vainqueurs, l’essentiel de l’armement est la lance « Gaoual », les peulhs  appellent le lieu « Gaoual » en mémoire de cette  bataille historique.

Situation géographique

La Commune Urbaine de Gaoual est limitée :

  • A l’Est par les Communes Rurales de Kounsitel et Touba ;
  • A l’Ouest par Commune Rurale de Koumbia ;
  • Au Nord par Commune Rurale de Foulamory;
  • Au Sud par Commune Rurale de Kakoni.

Sa superficie est de 1. 147 km2.

Carte de la Commune urbaine de Gaoual

Hydrographie

La Commune Urbaine de Gaoual est arrosée par de nombreux cours d’eau torrentiels à régime très irrégulier qui composent le bassin de la koliba. Rappelons que le fleuve Koliba, formé au niveau de la ville de Gaoual de la rencontre de la comba et de  la Tominé, recueille et draine dans sa course tous les cours d’eau qui arrosent la Commune, vers la Commune Rurale de Foulamory  pour se jeter dans l’océan atlantique en Guinée Bissau.

  • Du versant ouest la Tomité reçoit :
  • Kayanwol : qui prend sa source au niveau de kayan kothiouri, rencontre le céliwol en aval de Sounnatou ;
  • Céliwol prend sa source dans la sous-préfecture de Koumbia, arrose le village de Dara de Lengué Kegnin et rencontre Kayanwol au lieu ci-dessus indiqué ;
  • Kansa naniwol prend sa source dans la sous-préfecture de Koumbia, arrose le village de Hakkoudé Thiandhi, rencontre l’union de Kayanwol et Céliwol et prend le nom de Wougnen qui arrose Téliré et se jette dans le finton ;
  • Finton prend sa sources dans la Sous-préfecture de Koumbia, arrose Wodja Leidi et se jette dans le Tominé ;
  • Fouyou prend sa sources à Wendou Kogui à l’Est du village de Téliré arrose le village Fouyou et se jette dans la Tominé ;
  • Kousibamaba prend sa source au sud de Téliré entre Sabamba et Kousi d’où son nom, arrose mandekki, Sinthiourou et Houmbaya et se jette dans le Koliba au niveau de l’hopital
  • Rawna N’Diyan prend sa source à Thialé dans la Sous-préfecture de Koumbia coule vers l’Est rencontre la rivière Gouba quui prend sa source à l’est de Kayan N’Dantari, rencontre plus loin Kounéné qui prend sa source au nord de kayan Kothiouri, se jette dans Landhédjiwol qui arrose Hounsiré et se jette dans le Koliba.
  • Du versant Est le bassin de Tominé reçoit :
  • Kimbissin prend sa source à Fello Dara, coule vers l’ouest et se jette dans la Tominé ;
  • Sitopo prend sa Source dans la Sous-préfecture de Touba arrose
  • Toulon et Sinthiourou Wailoubhé et se jette dans la Tominé ;
  • Kallasiyahoun prend sa source à l’Est de kalassiya, arrose le village du même nom et se jette dans la Tominé, en fin madinawol prend sa source à l’Est de madina qu’elle arrose et se jette dans la Tominé.

Population

La  Commune Urbaine de Gaoual a une population totale de 20 582 habitants dont 9 814 hommes et 10 768 femmes (RGPH3_2014). Le peuplement de la Commune se compose principalement de Diakanké commerçants, agriculteurs et éleveurs ; de Peulhs et de poularisants (ethnies ayant perdues l’usage de leurs langues, malinké, baga, Soussou).

  • Mouvements migratoires, période et destinations et informations sur les ressortissants

Les mouvements des populations de Gaoual sont très intenses et sont enregistrés durant la période allant de Décembre à Mars vers les pays voisins (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau) et les préfectures voisines (Koundara, Boké, Télémélé Labé) et vers la capitale.

  • Religions, ethnies et langues dominantes
  • La population est composée des ethnies :
  • Diakankés : ils se rencontrent à Houmbaya et aux petits villages situés aux alentours de la ville. Ils sont commerçants et musulmans convaincus
  • Peulhs : les peulhs et poularisants occupent les villages au sud, à l’ouest et au nord de la Commune Urbaine

Les langues parlées sont le Poular et le Diakanké.

L’islam  est incontestablement la religion la plus pratiquée, suivi du christianisme pratiqué dans la commune  par des fidèles en service à Gaoual.

Activités agropastorales

La population de la Commune est à vocation essentiellement agro pastorale avec ses Bowés, coteaux vallées et plaines. Son cheptel est composé de bovins, ovins, caprins et de la volaille. A l’instar des autres Communes  de Gaoual elle peut se suffire dans le domaine de la production agropastorale. Au point de vue agriculture on note une diversité de produits de consommation, de cueillette et industrielle.

Les produits vivriers, ils sont essentiellement constitués de céréales  qui sont :

  • Le riz : cultivé aussi bien par les habitants des quartiers que des districts. il est pratiqué en culture des plaines et sur brulis
  • Le fonio : cultivé dans tous les villages et hameaux de la Commune pour secourir la population pendant la période de disette pour ce qui est du fonio hâtif et pour une variation alimentaire pour le fonio tardif
  • Le maïs : en culture associée dans les tapades du (manioc, maïs) ou avec le riz
  • Le Sorgho et le petit mil : on les rencontre dans les cultures sur brulis en association avec le riz
  • Le Sésame : en association dans les cultures sur brulis avec le riz

Aux céréales sus énumérés, il faut ajouter les tubercules, patates, tarot, manioc et igname consommés pour une variation du régime alimentaire.

Les produits industriels :

  • L’arachide : culture industrielle pratiquée dans la commune à faible échelle juste pour la consommation
  • Le coton : sa culture est très peu rependue se limitant aux besoins artisanaux
  • La Banane : cultivée au bord des rivières qui serpentent la commune. Culture à faible échelle, elle satisfait juste à la consommation locale.

Les produits de cueillette : ils sont constitués du miel, de la cire du néré des palmistes que l’on rencontre dans tous les villages ruraux.

Organisations socioéconomiques

Les populations actives de la Commune s’occupent essentiellement de l’agriculture et de l’élevage. A côté de ces activités, il existe des hommes de métier (artisans et étalagistes).

Les produits des récoltent sont généralement destinés à la consommation locale et au petit commerce pour subvenir aux besoins des différents ménages.

Sa population (peulhs, Diakanké et Poularisants) pratique l’élevage (Bovins, Ovins, Caprins, et volailles) et est nomade en saison sèche.

Ces animaux sont souvent commercialisés et les recettes générées permettent d’assurer les dépenses quotidiennes des familles. Le lait de vache constitue lui aussi une source de revenu. Les déchets des animaux fertilisent les terres cultivables (tapades). Le bétail (bovin) est aussi utilisé pour la culture attelée.

Il existe deux principaux marchés (un marché central quotidien et un marché hebdomadaire qui se tient les samedis dans la Commune. Ces deux marchés sont les lieux où les populations viennent vendre leurs produits agricoles et d’élevage pour se procurer de l’argent afin de s’approvisionner en produits manufacturés provenant d’autres horizons.

Dans la Commune Urbaine, il existe des organisations et associations de jeunes et de femmes au nombre desquelles figurent : 3 associations de jeunes, une union des groupements et une dizaine de groupements maraîchers et vivriers évoluant dans l’informel.

Elles contribuent largement à la mise en œuvre des actions de développement programmées dans la Collectivité et assistent leurs ménages à satisfaire leurs besoins alimentaires. Ces organisations bénéficient de l’appui des services techniques de la préfecture, de le la Commune et des partenaires techniques et financiers évoluant dans la zone.

Éducation

La Commune Urbaine de Gaoual dispose 84 salles de classe au niveau du primaire avec un effectif de 3840 élèves dont 1811 filles, Deux collèges dont un privé et un lycée.

Par rapport au fonctionnement de ces infrastructures on note une multitude de problèmes dont l’insuffisance de personnel enseignant, de salles de classes. Le taux de scolarisation est de 78%.

Santé

La Commune dispose d’un centre de santé. Le Paludisme reste la maladie qui enregistre le plus grand score. En matière d’accès aux structures sanitaires, 19% de la population ont accès aux structures sanitaires à moins de 5km. A cela s’ajoute le facteur des pistes saisonnières à causes desquelles des districts restent coupés du reste de la CU pendant des mois en saison de pluie. Ce pendant on note une évolution significative dans le cadre des vaccinations contre la poliomyélite, la rougeole ; l’administration de la vitamine A et de l’hyvermectile/albendazole, la distribution des MILDA grâce à l’appui des partenaires que sont l’Unicef, le Stop Palu, le PNLCP etc.

Genre

Autrefois, on considérait que les femmes et les filles doivent s’occuper des activités de reproduction tels que : l’éducation, les mariages, les baptêmes, la procréation, la santé, les ménages et les visites. Aujourd’hui, elles participent réellement aux activités génératrices de revenus tels que : la culture arachidière, la production animale, le maraichage, les constructions, les emplois etc.

Dans la CU de Gaoual, les femmes ne font pas exception à cette réalité dans le cadre du développement socioéconomique. Il faut noter que si le concept genre vise à atténuer la discrimination sociale fondée sur le sexe, l’âge, le rang social et l’ethnie, il doit être considéré aussi comme une vision du développement.

Le but de l’approche est d’aboutir à un développement équitable, durable qui prend en compte à la fois les préoccupations des hommes et des femmes. Les conditions et les positions occupées par les hommes et les femmes dans la commune rurale sont culturellement marquées et peuvent variées. La question fondamentale qui se pose après chaque approche de développement, c’est à qui profite le développement et comment ?

A Gaoual, toutes les couches sociales confondues savent qu’elles sont actrices et bénéficiaires de leur propre développement. C’est pour cette raison que les jeunes, les femmes et les vieux sont toujours présents pour les travaux collectifs. Il faut retenir que jusqu’à présent les coutumes et les mœurs sont jalousement gardées surtout dans certains villages.

 

 

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